L'importance du nettoyage du détendeur
Se rendre sur l'épave du Caribsea , au large de la Caroline du Nord, peut prendre jusqu'à une heure et demie. En route vers le site de plongée, j’ai malheureusement mangé un repas préemballé avec une date d’expiration illisible, acheté la veille.
Après être arrivés sur le site et avoir reçu le briefing de plongée, mon binôme et moi avons passé en revue notre plan de plongée tout en nous équipant. Nous sommes entrés dans l'eau et avons aperçu la silhouette de l'épave au loin, à l'extrémité de la ligne d'ancre. Une multitude de requins-taureaux et diverses autres formes de vie marine l’entouraient dans un tourbillon d’activité. Nous étions à la fois nerveux et excités par le nombre impressionnant de requins, mais nous avons suivi notre plan : filmer les requins et chercher des dents de requin.
Environ 10 minutes après le début de la plongée, à une profondeur de 27 mètres (90 pieds), j’ai soudainement ressenti un malaise intense et une salivation excessive, signes que j’allais vomir. Mon binôme était à portée de main, et j’ai rapidement attiré son attention pour lui signaler que quelque chose n’allait pas et que j’avais besoin qu’il reste près de moi. Il a acquiescé et s’est positionné à proximité, prêt à m’assister en partageant son air ou en intervenant si nécessaire.
J’ai alors involontairement régurgité mon repas d’avant plongée, expulsant mon déjeuner sous l’eau à travers mon détendeur principal, qui était toujours en bouche. Immédiatement, des poissons se sont précipités pour consommer les débris en suspension dans l’eau.
L’agitation soudaine autour de nous était impressionnante et a renforcé mon anxiété grandissante. Le soulagement que j’ai ressenti après avoir vomi a été de courte durée : j’ai immédiatement ressenti le besoin pressant de respirer à nouveau. J’ignorais aussi si j’allais vomir plusieurs fois d'affilée.
Mon détendeur étant obstrué, j’ai résisté à la tentation de basculer immédiatement sur mon détendeur secondaire. Je savais que si je retirais mon détendeur principal et vomissais de nouveau pendant la transition, je n’aurais rien d’autre que de l’eau de mer à inhaler. De plus, un deuxième épisode de vomissements risquait d’obstruer mon détendeur secondaire, me laissant sans source d’air propre.
Conscient du danger d’inhaler des vomissures ou de l’eau de mer, je me suis forcé à rester calme et à résister à l’envie de respirer profondément. J’ai pu inspirer doucement malgré les débris coincés dans mon détendeur principal, et ma première expiration a expulsé la majeure partie des particules piégées.
Lorsque j’ai senti que les réflexes involontaires avaient cessé, j’ai changé pour mon détendeur secondaire. J’ai ensuite effectué plusieurs purges sur mon détendeur principal pour m’assurer qu’il était dégagé, qu’il ne fuyait pas et que je pouvais respirer normalement à travers lui. Mon binôme m’a laissé le temps et l’espace nécessaires pour gérer la situation sans paniquer. Une fois prêt, nous avons rejoint la ligne de mouillage et avons décidé de terminer notre plongée à proximité avant de remonter à la surface.
Vomir sous l’eau peut provoquer une inhalation involontaire et peut survenir en un seul épisode ou en plusieurs occurrences successives. Garder votre détendeur principal en bouche après avoir vomi en plongée empêche l’inhalation accidentelle d’eau de mer, ce qui pourrait se produire lors d’un changement précipité de détendeur. Il est essentiel d’attendre que l’épisode soit complètement terminé avant d’agir et de ne changer pour votre détendeur secondaire qu’après la disparition de tout réflexe involontaire.
Plonger avec un binôme est l’une des meilleures pratiques de sécurité. Mon binôme est resté proche et prêt à partager son air si je n’avais pas réussi à nettoyer mon détendeur principal ou si mon secondaire avait été obstrué. Si la situation s’était aggravée et que nous avions dû interrompre la plongée, il aurait été là pour m’aider à remonter.
Rester concentré sur le problème et garder mon calme dans cette situation imprévue m’a permis de respirer lentement et délibérément, minimisant ainsi le risque d’inhaler du vomi ou de l’eau de mer. Les leçons de mes instructeurs sur la gestion du stress et la résolution des problèmes en profondeur m’ont aidé à éviter la panique et à empêcher la situation de dégénérer.
Les compétences fondamentales en plongée, comme la purge d’un détendeur et la gestion d’un deuxième étage en débit continu, se sont révélées cruciales pour ma sécurité. Nettoyer son détendeur est une compétence essentielle que tous les plongeurs doivent pratiquer régulièrement. Malheureusement, plusieurs cas de décès en plongée décrivent des plongeurs incapables de purger leur détendeur après une inondation, aspirant ainsi de l’eau, ce qui déclenche une panique et entraîne une remontée incontrôlée.
Prenez le temps de vous concentrer sur les bases de la plongée. Les formations de niveau débutant peuvent être courtes et ne permettent pas toujours aux nouveaux plongeurs de se sentir pleinement à l’aise sous l’eau. Il est donc crucial de pratiquer les compétences fondamentales acquises lors de votre formation initiale afin de pouvoir les appliquer efficacement en cas de besoin.
© Alert Diver – Q4 2024
